Pickpockets tralala

Il y a les annonces dans le métro, les affiches sur les vitrines. Les touristes mettent leurs sacs devant eux mais ca ne sert à rien... Ils sortent à la nuit tombée. Et pendant ce temps-là, la police fait la chasse aux innocents vendeurs de bières.

D'une main je tiens ma canette de bière,
De l'autre je repousse les voleurs.

Qu'ils soient seul ou à plusieurs ils sont mauvais,
Pas de quoi me faire perdre mon sang-froid.

La nuit dans les ruelles ils me repèrent,
Mais moi je connais déjà toutes leurs combines.

Si ils arrivent à mettre la main dans mon sac
Ils tomberont sur mes chaussettes sales.

Tant qu'il y aura des beautés

Qu'importe l'heure, qu'importe l'endroit: les libres penseurs associés ne peuvent pas rester sans rien faire devant une beauté qui s'ennui.

Les enfants gâtés, les bourgeois et les imbéciles sont jaloux.
J'ai un don que leurs maman ne peut leur apporter: je sais faire parler les femmes.

Si ces beautés aiment répondre à mes questions
C'est que mes indiscrétions ont le touché des caresses -intimes-.
Comme moi elles ont l'esprit vagabond et elles savent vivre...

Même si le travail et la peine leur vont bien
Moi je préfère quand leur tein est rougi par le plaisir.

Une soirée responsable

Ils ont tout compris les pères de familles bedonnant, les lecteurs de best-sellers? Tout le monde à envi d'être comme eux? Les libres penseurs associés ont la preuve que l'intelligence n'est pas un avantage.

Déjà dit à un con (droit dans les yeux): « pauvre con »? Déjà parti d'un restaurant sans payer? Déjà lu Proust? Déjà passé une nuit sur un banc? Déjà essayé le suicide? Jamais bloqué devant la pissotière? Non? Alors vous n'allez rien comprendre. Cette histoire n'est pas pour vous. Vous allez dire que je suis trop négatif, que cette histoire est absurde, qu'elle n'a aucun sens. Je ne vous dirais pas le contraire car je n'ai aucune envi de vous aider.

J'avais de l'argent, j'avais faim et je n'avais qu'une chose en tête : manger. Les filles qui passaient: je ne les remarquais pas. Les gens qui s'amusaient: je ne les remarquais pas. Les bruits, les voitures et les gazes d'échappements: je ne les remarquais pas. Je ne craignais qu'une chose : et si mon restaurant était plein avant que j'arrives?

J'ai mangé par bouchés énormes. Je mâchais, j'avalais, j'avalais. J'avais la bouche toujours pleine et je me réglais. C'était croustillant et tendre, pas des pâtes pleines d'eau: c'était du solide! Ni couteaux, ni fourchettes, je croquais dedans et le jus me coulait sur les doigts. Je me léchais les doigts. Si mon ventre me l'avait permis je serais encore en train de manger, je serais encore à ma table comme un bienheureux...

J'avais le ventre plein (je n'avais pas pris de dessert) et je digerais sur mon banc. Je rôtais, j'avais des pets merveilleux à l'odeur de poireaux. Je ne faisais attention à rien, je ne regardais rien, je ne désirais rien: ni filles, ni amis, ni bières, ni joins... Ma vue était trouble, les bruits étaient en sourdine, mon corps était léger et ma tête vide. Je senti le sommeil approcher. J'allais rentrer tôt: pour une fois.

Ce soir-là je n'allais pas dire les choses bêtes des ivrognes, je n'allais pas faire de scandale, je n'allais pas aller aux putes, je n'allais pas m'endormir dans les bars, on n'allait pas me mettre pas à la porte : pour une fois...

Si les gens de votre voisinage ne vous disent plus bonjour. Si vos collocataires vous jettent à la rue. Si les serveuses du coin vous montrent du doigt en riant, si le patron d'un bar de strip tease vous offre des verres, alors vous comprendrez ce que je veux dire.

Selection naturelle

Les libres penseurs, nous n'avons pas d'ennemis. Nous laissons faire et la nature fait le reste.

C'est l'instinct qui pousse la marée humaine. C'est l'instinct qui les pousse à se regrouper. C'est l'instinct qui les pousse à se reproduire. Et c'est fatal ils vont tout conquérir.
La ville est à eux.
Plus fort que le ridicule, plus fort que la bêtise et l'ennui. Toujours plus nombreux, toujours mieux adapté aux villes furieuses. Ils sont prêt à tout pour plaire.
La ville est à eux.
Il faut parler, il faut un sourire, une voix douce, un petit mot gentil à ceux qu'on n'aime pas : « Bienvenu », « à bientôt », « bonne chance ». Les êtres délicats peuvent le faire.
La ville est à eux.
La joie universelle triomphera quand la race des hommes et des femmes jamais content aura disparue dans la foule immense et envahissante.
Le futur est à eux.

Les imposteurs

N'est pas solitaire qui veux. La solitude se porte comme une marque de noblesse. Nous aimons les penseurs qui savent perdre leurs temps.

Réunis par hasard dans une salle de café,
J'évite le regard des inconnus solitaires
Sorte d'étrangers au reste de l'humanité
Réunis par hasard dans une salle de café.
J'espère qu'ils ne m'auront pas remarqués,
Dans mon coin je saurais vite si ils sont frères.
Réunis par hasard dans une salle de café
J'évite le regard des inconnus solitaires.

La plupart ne sont que de vulgaires imposteurs
Qui lisent, ou pire qui se mettent à écrire
La tête baissée sur leurs papiers sans valeurs
La plupart ne sont que de vulgaires imposteurs
Qui tournent le dos à l'agitation et aux clameurs,
A la jolie fille qui passe et à son sourire...
La plupart ne sont que de vulgaires imposteurs
Qui lisent, ou pire qui se mettent à écrire.


Moi je suis celui qui ne fait vraiment rien,
Avec mon café et mon eau gazeuse j'ai la classe.
J'étais déjà là quand ils sont arrivés au loin
-Moi je suis celui qui ne fait vraiment rien-
Je serais encore là quand ils reprendrons leur chemin,
Traînant leur solitude comme la puasse.
Moi je suis celui qui ne fait vraiment rien,
Avec mon café et mon eau gazeuse j'ai la classe.

Gueule de bois

Il nous a dit: "Je vais faire un reportage sur l'épuisement nécessaire à la création artistique". Et il nous a demandé du fric... Le malin.

Il y avait un homme vraiment ordinaire
(Là dessus personne ne dira le contraire)
Qui avait décidé un jour, de dire adieu
Aux tristes routines et de s'amuser un peu.
Il voulait profiter du talent de chacun
-Il répétait tout le temps qu'on en a tous un...-
Avec les hommes, les animaux et les plantes
Par toutes les choses plus ou moins vivantes
Il avait donc décidé de se laisser faire
-Et il comptait bien garder les yeux grand ouvert-.
C'était décidé et il irait jusqu'au bout
Car ca devait sûrement valoir le coup!

Il allait, enivré par l'esprit rock'n roll
Et par quelques très bonnes bouteilles d'alcool.
Il comprenait tout sans que personne n'explique,
Et pour se débrouiller seul c'est bien pratique.
Aussi on l'aidait dès qu'il en avait besoin
Alors qu'il ne demandait pas tant de soins.
Il approchait des bêtes sans les effrayer,
Et pour lui il ne pouvait être mieux payé.
Il séduisait les hommes et surtout les femmes,
Surtout les femmes brûlantes comme les flammes.
Il pouvait tout se permettre, c'était facile:
A chaque rencontre il se sentait plus habile,
Mais dans sa poitrine son cœur était usé
Avant l'heure par les efforts demandés.
Sa recherche obsécive des bonnes questions
Demandait décidément trop d'attentions.
Un jour -il savait bien- son cœur allait lâcher
L'amour et l'amitié ne pourrait rien changer.

Sang froid

L'OMS recommande fortement la lecture de cet article en cas de contact avec un pantin décérébré secoué de tremblements nerveux incontrolés (terme scientifique).

Ils sont là maintenant -la belle et la putain-
Tout ce beau monde qui me mange dans la main.
Mais qu'ont ils fait de leurs grands airs insolents?
Où sont-ils ceux qui riaient sans savoir?
Ils sont là maintenant -la belle et la putain-.

J'aurais déjà dû comprendre depuis longtemps:
J'suis pas là pour amuser la galerie,
Qu'ils comptent pas sur moi, j'essayerais même pas!
Mais voilà... Maintenant ils en redemandent!
J'aurais déjà dû comprendre depuis longtemps.

Ils m'ont donné carte blanche -sans conditions-
Pendant qu'ils retournent à leurs affaires,
Je vais voir si je peux trouver de quoi rigoler,
Je vais fourrer mon nez dans tout les coins!
Ils m'ont donné carte blanche -sans conditions-